LES ATELIERS DE TUILIERS ANTIQUES DANS LA MOYENNE VALLÉE DU GUADALQUIVIR. NOUVELLES RECHERCHES, PREMIER BILAN
Christian RICO Membre de l'École des hautes études hispaniques
Dans les dernières années du siècle dernier, au cours de sa célèbre "expédition archéologique" le long du Guadalquivir1, G. E. Bonsor a démontré la grande densité de l'occupation romaine dans le triangle formé par Seville, Cordoue et Écija, en même temps qu'il faisait écho aux travaux de H. Dressel sur le Testaccio en confirmant l'origine andalouse de la majorité des amphores formant cette extraordinaire colline artificielle des anciens docks de Rome. On aurait pu croire qu'il ouvrait ainsi une nouvelle voie à la recherche en identifiant une grande partie des centres de fabrication d'amphores qui sont à ce jour connus. Ce ne fut pas le cas ; ces sites tombèrent quelque peu dans l'oubli, alors que, paradoxalement, les amphores qui y avaient été fabriquées, les célèbres Dressel 20, offraient abondamment matière à discourir2. Les observations sur les ateliers sont restées ainsi rares jusqu'au début des années 703, date à laquelle M. Ponsich entreprit ses prospections le long du Guadalquivir4. Si elles ne se limitèrent pas aux seuls complexes de potiers, elles permirent de compléter la carte archéologique de Bonsor et de préciser les observations que ce dernier avait
George Edward Bonsor, The archaeological expedition along the Guadalquivir. 1889-1901, New- York, 1901 (= Bonsor, Expedition).
Sous la plume d'auteurs comme Loeschcke, Pélichet, Thouvenot et Tchernia, qui se sont intéressés, les uns, aux questions de typologie, les autres à l'apport des amphores de Bétique à l'histoire économique romaine ; on trouvera une bibliographie pour cette période dans José Remesal, La Annona militarisa la exportaciôn de aceite bético a Germania, Madrid, 1986, p. 16, notes 17-18 (= Remesal, Annona militons).
Ainsi celles effectuées par J. F. de la Pefia et limitées à quelques sites des environs d'Almodovar del Rio : "Alfares y marcas de ânforas del valle medio del Guadalquivir", AEA, 40, 1967, p. 129- 137 (= De la Pefia, Alfares).
Les résultats sont publiés dans quatre volumes ; nous intéressent ici essentiellement les deux premiers et le quatrième volume : Implantation rurale antique sur le Bas Guadalquivir. I. Seville. Alcalâ del Rio. Lora del Rio. Carmona, (Publication de la Casa de Velazquez, série Archéologie, 2), Madrid, 1 974 (= Ponsich, Implantation I) ; Implantation rurale antique sur le Bas Guadalquivir. II. La Campana. Palma del Rio. Posadas, (Publication de la Casa de Velazquez, série Archéologie, 3),
Mélanges de la Casa de Velazquez (MCV), 1994, XXX (1), p. 107-130.
